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Ne cherchez plus...
Ne cherchez plus mon cœur
Si certains de mes textes sont inachevés c'est peut être pour qu'ils soient plus nébuleux, ou
encore pour que le lecteur réfléchisse sur ces quelques phrases et qu'il s'invente sa propre
fin et qu'il puisse donner forme à cette œuvre en construction, qu'il se laisse aller aux rêves
que lui procurent ma plume. Ou alors c'est peut être parce que je suis atteint d'un mal
indéfinissable. Baudelaire a dit : "Ne cherchez plus mon cœur des monstres l'ont mangé".
C'est avec douleur que je prends la plume et que je tente en vain de matérialiser mon esprit
torturé et atrophié. C'est une boule noire qui grandit en moi, compressant mes côtes et
broyant mon cœur. J'écris sous le clair de lune, espérant apaiser mes maux. Je dédie donc
ce poème sombre qui n'en est pas un aux complexés, aux retranchés et aux torturés. La vie
est une douloureuse maladie ne prenant fin qu'au trépas. Un combat acharné qui vaut la
peine d'être vécu, serrer les points, sortir les crocs se tenir droit prêt, fière attendant la fin
du premier raound pour pouvoir enfin reprendre son souffle. Je vous prescris Amour, Joie,
Passion pour antidouleurs. Moi je suis l'âme damné de la lune les anesthésiants n'ont pas
effet sur ma plaie. Livide et lunatique je ne sors qu'au jour tombant pour hurler ma peine,
désespérant, me laissant flotter par la brise fraîche et le silencieux écoulement du fleuve.
Hier j'ai encore craché du sang, les médecins m'ont dit : "tuberculose" Je leur réponds la vie.
Mes écrits sont scarifications crépusculaires. Des mélodies machiavéliques raisonnent dans
mon âme, c'est la petite boule qui se fait gigantesque. Je réponds à Baudelaire ne cherchez
plus mon cœur, il est perdu je l'ai perdu dans les ténèbres qui m'habitent. Je dédie cette
chanson qui n'en est pas une à toi qui se sens seul. J'aimerai tant, comme le plus grand des
martyres prendre ta peine comme fardeaux et réchauffer ton cœur gelé. Prend mon
ordonnance et vis ta vie. Les pétales noirs des roses se laissent bercer par le vent et déjà
j'entends l'hiver qui vient. J'ai fait l'erreur de lui ouvrir ma porte par compassion, elle est
rentrée et a pénétrée mon inconscient. Depuis je me meure, la contemplant ronger mon
âme. J'ai déjà quitté le ring depuis bien longtemps et les accords macabres de l'orgue
m'accompagnent dans ma chute et m'inspirant. Mon texte n'a pas de fin j'aimerai le
reprendre encore et encore, le perfectionner mais la douleur est intense, je ne sens plus les
palpitations de mon cœur ni la chaleur que me procurait une douce flamme. A toi lecteur,
laisse toi aller, enfonce toi dans tond dossier, ferme les yeux et médite. Laisse toi porter par
le courant de mon ancre rouge sang. Un jour on pleure, l'autre on se réjouit, c'est un cycle
sans fin la boucle est bouclée, l'être repars se mêler à cette immense boue qui constituera
d'autres vivants. Nous sommes tous perdu dans un labyrinthe que nous avons nous même
conçus. On m'a sectionné la joie, l'amour et la passion. Mon corps est en putréfaction dans
une cave humide, je crois que ne vois plus la lune...
En moi vit un petit homme, enfermé dans cette lugubre cage, il a perdu de vue la lumière
éclatante du soleil. Il avance à tâtons se raccrochant à tout indice aussi minime soit il. Un
léger écho de douleur au loin, des bruits de pas pressés s'effaçant au loin, un semblant de
lumière. Il fuit le grondement infernal qui se répercute et prend de l'ampleur derrière lui,
toujours loin mais jamais assez. Il est nu, pâle et maigre. Il est un lointain reflet de moi-
même. Ses membres qui ne ressemblent plus qu'à des os rongés par un chien se cognent
contre les obstacles de la route invisible. Il me hait, me méprise. Il regrette le temps de ma
tendre enfance où les perversions du monde ne m'avaient pas atteint. Ses plaintes sans fin
me torturent et me rendent nauséeux. Il m'appelle à l'aide mais nous savons tout deux que
je ne peux plus repousser les ombres. Ne cherchez plus mon cœur je suis perdu avec lui.
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Commentaires
merci ^^