C'est la première fois que je mets un texte sur le blog. (avec l'insistance de Timon) Non, non, je n'adore pas écrire ! Mais des fois pour les rédactions à faire pour le français je suis très inspirée XD C'était la 2e fois que j'étais super motivée pour une rédac'

Donc là le sujet était d'inventer une histoire sur une oeuvre d'art contemporain qu'on avait vu à une exposition.

Doucement, je m'éveille. Je ne sens rien, je n'entends rien, j'ai l'impression d'être couché sur du vide. Lentement, mes yeux s'ouvrent. Le ciel est orange, sans aucun nuage. De quelle couleur est il d'habitude ? Je ne sais plus. Je me redresse et puis j'observe le paysage dont je fais maintenant partie. Je me trouve au milieu d'une terre aride, hérissée d'herbes sèches. Cette terre semble s'étendre à l'infini. Il n'y a pas un souffle de vent, l'air est étouffant. Et, alentour, pas le moindre être vivant, rien d'autre que ces herbes jaunes.

Péniblement, je me lève. Mes membres sont lourds et je peine à marcher. Je ais un tour sur moi même, il n'y a rien, tout est identique. Vers où diriger mes pas ? Cette question m'effleure vaguement, mais quelle importance ? Je me mets donc à avancer droit devant moi, la tête vide. L'air manque ici et je ne cesse de suffoquer. Je marche seul, pendant un temps qui me semble infini. Brusquement, l'horizon change enfin, la plaine s'arrête, cédant la place à une immense étendue noire. Je continue d'avancer et je réalise que je le trouve devant une mer, une mer couleur d'ébène, huileuse, immobile. Foulant le sable chaud, je m'approche du rivage. Lorsque je trempe mes doigts dans l'eau ténébreuse, ils ne prennent pas la couleur de l'encre, j'ai l'impression de toucher du vide.

Soudain, mon coeur semble s'arrêter. Je tremble, je transpire, j'ai peur. Sentant une présence maléfique, je me retourne et j'aperçois, telle une ombre, une silhouette transparente, irréelle, s'avançant vers moi. Cette créature ... c'est moi et ce n'est pas moi. Elle a les mêmes traits qui les miens, des habits semblables aux miens mais son absence d'âme et de coeur me terrifie. Ses cheveux épars dissimulent ses yeux. Tiens, le vent se lève... Mes jambes tremblent, je veux crier, partir, m'enfuir loin de cette chose qui approche. Mais où aller ? Derrière moi, une mer noire infranchissable ; devant moi, l'être irréel et la plaine herbeuse. L'étrange créature lève la tête, ses yeux sont vides, son visage inexpressif. Son regard plonge dans le mien ; il me veut. Evitant mon double, je me mets brusquement à courir droit devant moi, vers la plaine.

Courant comme si le diable était à mes trousses, je jette un coup d'oeil derrière m pour voir si l'ombre m e suit, ce qui ne fait qu'amplifier ma terreur : l'ombre me suit sans peine, effleurant le sol tel un fantôme. Horrifié, je me rends compte que cette créature s'est métamorphosée ; ses bras se sont transformés en une masse grouillante de tentacules, ses yeux sont devenus rouges, de longues dents pointues dépassent se sa bouche, elle a tout l'air un démon.

Il n'y a ni jour, ni nuit dans ce monde. Je cours peut être depuis des mois, des années, je ne sais pas. La notion du temps s'est effacée en moi depuis très longtemps. Parfois, l'ombre s'arrête et me laisse la distancer, d'autres fois au contraire, elle me frôle et tâte mon dos de ses tentacules ; c'est un jeu pour elle. Elle semble me dire "Cours, cours ! de toutes façons je t'attraperais, tu es à moi !"

Tout-à-coup, j'aperçois une forme étrange au milieu de la plaine. L'ombre est loin, je m'approche donc et ce que je vois vois fais ressurgir en moi un souvenir très lointain... Des chevaux à bascule, d'un noir de jais, se trouvent devant moi. Tout autour, l'herbe n'est pas jaune, mais verte et parsemée de fleurs sauvages. On dirait un lieu à part... Les chevaux sont tous attelés à un char de bois. Que font ils ici ? J'approche ma main de la tête du cheval le plus proche et je caresse son flanc. A ma grande surprise, il tourne la tête et me fixe des yeux ; il est vivant ! Les autres dirigent à leur tour leur regard vers moi. Une joie intense m'envahit ; il existe d'autres êtres à part moi sur cette terre aride ! Entre temps, l'ombre s'est rapprochée. Sans réfléchir, je saute sur le char et j'ordonne aux chevaux d'avancer. Ils s'élancent au grand galop. Leur vitesse est incroyable, je me sens libre mais invincible. L'ombre se jette à ma poursuite, ses pieds ne touchent plus le sol, elle vole à toute allure, ses tentacules tendues dans ma direction.

Après une longue chevauchée, l'horizon change ; la terre s'arrête, laissant place à du vide : c'est le bout du monde. Mes chevaux effectuent un saut extraordinaire et plongent dans le vide. J'ai l'impression que le temps cesse de s'écouler. Je sens une présence derrière moi ; l'ombre a sauté aussi. Ensuite, elle s'empare de moi et insère son âme dans la mienne. Les tentacules me recouvrent entièrement, je ne vois plus rien.Le néant me submerge, c'est la fin.

Le char ne bouge plus et reste suspendu dans un monde où le temps a cessé d'exister...

Voila ^^ voici le lien de la photo de l'oeuvre que j'ai vu au musée