•        Et voilà, le jour J est arrivé. Commemes parents travaillaient, c'était les parents de Marianne qui m'emmenaient. Nous avions tellement peur que nous tremblions.( On devait avoir l'air fines, tiens!). A cause de mon chignon, je ne pouvais même pas tortiller une mèche.

             Nous descendîmes de la voiture terrorisées. Elisa et Clara accoururent vers nous, tout aussi effrayées. Je remarquai les ongles rongés de ma meilleure amie et les yeux rouges de Clara. Leurs parents étaient partis. Les filles autour de nous n'en menaient pas large non plus. L'atmosphère lourde de nervosité renforça la mienne.

             "Marine, tu viens?"La voix d'Elisa me parvint de très loin, alors qu'elle était juste à côté de moi.

    "On va répéter encore une fois!"

    Puis il y eut la catastophe. Pendant toute la chorégraphie nous nous tenions par les bras et je sentis soudain un poids sur le mien,à la fin d'un saut. Marianne était tombée et s'était tordu la cheville. Elle ne pouvait plus se relever ni marcher, et encore moins danser! (la poisse!)

    "Oh non, qu'est-ce qu'on fait?"Non étions horrifiées.

            A ce moment, mon portable vibra. C'était un texto d'Elodie pour nous souhaiter bonne chance. Je croisais le regard de mes amies et devinais que nous pensions à la même chose(on avait le même regard un peu fou, je crois que c'est pour çà que je l'ai su!).

           Trois quarts d'heure plus tard, toutes les filles de la danse débarquaient(ce mot, c'est pour Coeurdefeu9!) avec un costume fraîchement acheté et une volonté incroyable! En 20 minutes, elles avaient assimilé la choré(ce n'est pas grâce à Elisa: elle n'a fait que râler tout le long!).

           Ce fut notre tour. Je vous laisse imaginer la tête des juges en voyant arriver une vingtaine de filles aux lieu des 4 prévues! On a dansé comme jamais, et quand la musique s'acheva, on souriait toutes jusqu'aux oreilles.

       

         Comme notre passage ne respectait pas le règlement,nous n'avons pas été classées. Tant pis! Merci de m'avoir suivie du début à la fin!

      

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  •            La semaine précédant le concours, je n'étais présente que physiquement, mon esprit empli d'impatience et d'inquiétude. A la cantine, il fallait que Pelagedorage me force à manger la moindre bouchée; en récréation, Soeurettej me rappelait sur terre d'un coup de coude lorsque je ne lui répondais pas; dans les couloirs, Apingarou et Chacha99 m'arrêtaient devant ma salle, sans quoi je serais bien souvent arrivée en retard pour cause d'égarement dans le collège. Wis se retrouvait obligée de me signaler que ma rue et la sienne étaient dans des directions opposées.

             Coeurdefeu9 et moi rentrions ensemble la veille du concours. Je n'arrêtais pas de tortiller une mèche de cheveux, un tic dû à l'angoisse.

    "Mais, puisque tu as si peur,pourquoi tu le fais? me demanda-t-elle, un peu lasse de parler quasiment dans le vide.

    -Parce que j'adore çà, lui répondis-je en souriant avec légèreté. J'aime me défier et me forcer à dépasser mes limites, et j'aime même ce stress qui monte en flèche depuis quelques jours."

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  •                 Et je l'ai travaillée jour et nuit( à l'insu de mes parents, bien sûr, ils en auraient fait une maladie), cette chorégraphie, je n'en pouvais plus, la musique m'en agressait les oreilles. Mon attitude en cours s'en est ressentie: épuisée, je n'étais plus qu'une ombre, moi, l'élève modèle toujours attentive(ouh, l'intellote!) et plusieurs fois, je me suis quasiment assoupie sur mon bureau ("Mlle Perret! Pourriez-vous au moins faire semblant de vous intéressez à mon cours, je vous prie?").

                    Mais ma mère avait senti que je "tramais"(tout de suite les grands mots!) quelque chose. Elle vint me trouver un soir, dans ma chambre(sans prévenir, çà m'énerve, surtout que la sienne m'est formellement interdite!), alors que j'avais passé mes chaussons pour travailler, en gardant mes grosses chaussettes qui débordaient de la toile rose pâle. Elle prit un air agacé.

    "Que tu aimes la danse, soit, je suis plus que d'accord, mais là, tu dépasses les bornes." A ces mots, je vis rouge. Mes amies porteraient çà sur le compte de la situation exceptionnelle(comme si je n'avais pas le droit de me mettre en colère), mais je crois que c'était surtout de voir que ma mère, censée être LA personne présente pour me soutenir, dépréciait autant mon travail(Ah, où vont les parents, de nos jours!). 

    "Tu verras! On gagneras, et tu seras fière de moi! m'écriai-je. Tu verras que je peux le faire!"

                     

                   Mais enfin, deux jours plus tard, je l'avais terminée et apprise. Ne restait plus qu'à la  montrer aux trois autres (j'entendais déjà les grognements d'Elisa).

                   A ma grande surprise, elles m'ont applaudi.

    "C'est super! Trop bien!" et autres "Bravo!" fusèrent. L'enthousiasme de mes amies me réchauffa le coeur, et j'étais fière de moi. Je l'avais fait! C'avait été dur, mais je l'avais fait!

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  •             Le samedi suivant, Marianne, Elisa, Clara et moi nous retrouvâmes chez moi. Clara m'avait demandé d'amener deux filles de la danse pour réaliser un projet dont elle devait nous donner les détails(on se demande encore pourquoi elle faisait tant de mystère).

                "Voilà, nous dit-elle, j'aimerai participer à un concours organisé dans quelques mois, qui propose de travailler avec un élève futur professionnel et trois autres personnes qui font de la danse en amateur.

    -En gros, un fort et trois nuls, l'interrompit Elisa (celle là, avec son pessimisme à toute épreuve...).

    -Mais non! Les deux ne se comparent pas!

    -Et alors? On voit toujours une différence!

    -Laisse-la continuer, Elisa, s'il te plaît, s'interposa Marianne.

    -Oui, renchéris-je, çà m'intéresse, moi (avec un coup d'oeil appuyé vers mon amie râleuse-pire que moi, et pourtant, c'est difficile!)!

    -Il n'y a pas de chorégraphie déjà faite, il faut l'inventer, sur la musique de la danse des cygnes, dans le Lac des cygnes. S'il vous plaît, dites oui!nous implora Clara. Même si on ne participe pas au concours, c'est mon rêve de danser sur cette musique avec trois autres personnes. C'est grâce à ce rêve que j'ai commencé la danse!"

               Alors là, je mets quiconque au défi de refuser une demande pareille. Déjà, danser avec une fille aussi douée que mon amie, c'était terriblement tentant, et en plus, si c'était son rêve... Marianne était tout aussi enthousiaste que moi et même Elisa se laissa convaincre (et çà, c'est un miracle!).

                 Nous préparâmes notre chorégraphie et sacrifiâmes tout notre temps libre (même Elisa, je tiens à la féliciter pour cet effort énorme, venant d'elle) à son perfectionnement. Mais elle ne me plaisait pas tant que çà. Dans un moment d'énervement dû à la fatigue, Marianne me lança:

    "Dans ce cas, tu n'a qu'à la faire toi-même toute seule!

    -Très bien, ripostai-je, agacée. Je vous ferai cette chorégraphie pour la prochaine fois, vous verrez!"( mais où était passée la fille calme que je suis d'habitude? Et bien elle a peut-être définitivement disparu!). Et je me suis retrouvée avec le travail de quatre filles en trois semaines à effectuer toute seule en deux jours (voilà ce que c'est de s'énerver très trop facilement!). J'avais intérêt à y consacrer tout ce que je pouvais! La présentation de mes devoirs allait en souffrir, mais tant pis! (De toutes façons, tant qu'ils sont faits, hein!)

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  •         Quand, quelques jours plus tard, je poussai la porte de l'ECDL, mon école, je trouvai 3 trottinettes à l'entrée, au lieu des 2 habituelles d'Elodie et d'Andie. D'ordinaire, je ne remarque jamai les détails de ce genre, et aucun autre non plus d'ailleurs, mais ce soir-là, cette trottinette m'a étonnée. Je me demande encore pourquoi.Cà aurait aussi bien pu être une autre fille qui avait amené la sienne pour être à l'heure! J'ai secoué la tête, faisant osciller mon chignon déjà rudement éprouvé par ma course pour éviter le retard. Heureusement qu'il me restait 2 ou 3 épingles au fond de mon sac! Je soupirai à l'idée de passer une dizaine de minutes à les retrouver et montai jusqu'au vestiaire.

         Là, Elisa ne m'acueillit pas comme chaque fois, car elle était occupée à parler avec une fille de notre âge, que j'avais déjà croisée dans le quartier. Je crois que nos frères étaient à la même école, et que je l'avais vue en allant chercher le mien. Bref, je continue.

         Comme le voulait notre habitude depuis l'arrivée d'Elodie(un épisode qui nous faisait un peu-beaucoup, même, pour certaines-honte et qui n'a pas sa place dans ce récit qui deviendrait l'histoire détaillée du niveau 8 de l'ECDL année 2012-2013, ennuyeuse et ordinaire si je l'y mettais), je demandai son nom à la nouvelle, intimidée par notre nomre et notre entente dont elle ne faisait pas (encore) partie. Elle s'appelait Marianne(zut, on allait encore me confondre avec une autre!) et avait quitté son ancienne école pour échapper à l'ambiance qui y régnait.

    "Là-bas, personne n'aimait danser, nous expliqua-t-elle. Les filles ne se parlaient pas entre elles et la prof n'arrivait pas à motiver ses élèves, malgré une volonté sans faille.(Là, j'ai dû faire de gros efforts pour ne pas regarder Swan-la discréditer d'office aux yeux de Marianne aurait été mal).

    -Depuis combien de temps est-ce que tu fais de la danse?" Cette question classique avait été posée par Katie.

    "-8 ans.

    -Les filles, il faut y aller, signala Elodie. Les petites ont fini!"

            Quad Amélie nous fit faire des exercices par groupes, je proposai spontanément à Marianne de se mettre avec Elisa et moi( je me suis attiré un regard surpris de tout le monde- Eh quoi! Je n'allai pas rester en retrait éternellement!).

                Pendant que les autres passaient, elle nous avoua, à Elisa et moi:

    "Vous êtes mes premières amies. Je suis contente de vous avoir rencontrées!

    -Moi aussi", répondis-je.

        Amélie, voyant qu'on ne revoyait pas notre chorégraphie, nous appela:

    "Les filles! Si vous parlez, c'est que c'est parfait! Montrez-moi!"

    Elle me corrigea:"Marianne! Heu non, Marine! ..." Et c'était parti, on ne nous différenciait plus!"

     

     

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  •         Le soir, je trouvai ma mère occupée à parler à une personne-une de ses amies. En me voyant arriver, elles se tournèrent vers moi et l'inconnue me sourit largement en remarquant mon chignon(qui tenait sur ma tête par je-ne-sais quel miracle!)et mon justaucorps bordeaux(ce truc qui ne va à personne) qui dépassait(enfin plutôt dont la jupette dépassait) de mes vêtements enfilés à la va-vite après le cours.

    "Alors toi aussi, tu es folle de danse?s'écria-t-elle. Comme ma fille!

    -Clara, la fille de Mélodie, est élève au conservatoire de Lyon, m'expliqua ma mère.

    -Elle suit le cursus professionnel, ajouta ladite Mélodie. Et toi, où est-ce que tu danses?

    -Heu... A l'école près d'ici", répondis-je. J'avais un peu honte de mon école pour amateur, dont le niveau ne rivalisait bien évidemment pas avec celui du conservatoire.

    "Cà te dirait de faire sa connaissance? Elle a ton âge à 2 jours près!" me demanda la mère du futur prodige. J'acquiesçait sans trop y mettre d'espoir- ce n'est pas parce qu'elle est douée qu'elle serait sympathique- mais une petite voix me murmurait intérieurement:"Tu imagines, rencontrer une fille qui deviendra peut-être une étoile un jour!"

            Cette soirée me conduisit devant la porte d'une loge, un soir où Clara dansait pour une repésentation importante à ses yeux et où elle interpréterait un rôle secondaire dans Casse-Noisette. Sa mère avait eu par chance le droit de venir l'encourager avant le spectacle et je l'accompagnais.

            Une fille de mon âge, grande et mince, dont les cheveux étaient tirés en un chignon parfait que j'admirai, se jeta dans les bras de Mélodie. Lorsqu'elle me remarqua, elle me sourit.

    "Tu dois être Marine? Maman m'a parlé de toi. Je suis Clara! Tu fais de la danse en amateur,c'est çà? Depuis combien de temps?

    -9 ans. Et toi? Tu as commencé à quel âge?

    -4ou 5 ans, je ne sais plus. Mais... Toi qui ne danses pas pour être danseuse plus tard, pourquoi est-ce que tu continues? Tous ces cours et ces progrès pour ne rien en faire... Je ne comprends pas!" Je n'ai pas su répondre tout de suite.

           Je suis devenue très amie avec Clara, mais elle ne me voyait pas très souvent,  cause de son emploi du temps surchargé.

      

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  •     "Tourne un peu les épaules, Marine!"me lança Amélie, mon professeur de danse.

    "Tourne-les dans la direction opposée à la jambe en attitude derrière." Je me suis exécutée avant de monter sur pointes et de tenter de rester en équilibre.

         Les exercices à la barre, qui servent d'échauffement, ont continué, puis Amélie annonce, au grand soulagement de ses élèves, après l'habituelle jambe sur la barre suivie du pied dans la main puis du grand écart(aïe!):

    "Allez boire et on passe au milieu."

        Aussitôt, c'est la débandade jusqu'au robinet. Elisa, ma meilleure amie dans le cours de danse, s'assit avec moi sur un banc en attendant son tour.

    "Je n'en peux plus! me souffla-t-elle.

    -Moi non plus!

    -C'est normal, ajouta Elodie, la meilleure élève du groupe, et peut-être même de l'école. On se donne toujours à fond pendant les cours.

    -Tu te donnes à fond, corrigea Lise M, en dirigeant son regard vers Swan, la seule fille de notre niveau qui ne fait rien pendant les cours et est obligée, la pauvre enfant, de rater la danse à cause de ses devoirs ou d'une maladie quelconque trois à quatre fois par mois.

    -Bah, de toutes façons, on est tranquilles cette année, elle ne fait pas le gala. Heureusement d'ailleurs! intervient Katie.

    -Par contre, Caroline gâche vraiment une occasion, continua Lise H. Elle fait tant d'efforts, elle devrait y participer!

    -Quel dommage que çà tombe la veille du brevet! soupira Andie.

    -On n'a qu'à emporter des fiches de révision", suggéra Elodie. Mentalement, je me dis que la 4ème était "tranquille" par rapport à la 3ème. J'observai notre groupe qui comptait une douzaine de filles de 13 à 15 ans, pour celles nées en début d'année. Nous étions 4 en 4ème: Lise H, Mathilde, Elisa et moi; les autres étaient toutes en 3ème: Elodie, Katie, Lise M, Caroline, Swan, Andie, Jeanne, Valérie et Victoire. Il y a aussi Alizée, qui est du niveau au-dessus mais qui pépare le gala avec nous comme elle participe elle aussi à notre passage.

        "Les fille! appela Amélie. On ne mets pas trois heures!" Nous redescendîmes en courant(avec les pointes, çà faisait un de ces bruits!) et le cours reprit.

          Le soir, je restai à bavarder avec Katie, Elodie et Lise M.

    "Je suis fatiguée! me plaignis-je. J'ai mal partout et des ampoules sur chaque millimètre carré des pieds!

    -Moi aussi! s'écria Lise M.

    -C'est le seul moyen de progresser, donc on n'a pas le choix, mais c'est vrai que je suis épuisée!

    -Elodie... Tu es déjà la meilleure de l'école!

    -Et alors? J'ai encore beaucoup à améliorer.

    -Tout le monde a beaucoup à améliorer, c'est normal!"

     

     

       

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